Stéphane nous a expliqué les travaux effectués depuis la fin des vendanges et cet hiver, comme la taille en guyot double (ou simple si la vigne est trop faible), puis le tirage (ou descente) des bois, l’arcage et l’accolage. Avec un rendement volontairement baissé à 45 hl par hectare en moyenne (et jusqu’à 17hl par hectare pour des vieilles vignes), tandis que l’AOC autorise 60 hl par hectare, le domaine vise une qualité de raisin exceptionnelle.
Après la taille ont eu lieu des travaux du sol pour le décompacter et lui permettre de bien assimiler l’eau de pluie. Actuellement, même après un mois de pluies intenses au printemps, avec le retour des fortes chaleurs et l’absorption de l’eau dans les sols, une partie de la vigne en plaine commence à souffrir de la sécheresse, avec son sol d’alluvions qui ne retient pas l’eau.
Nous nous sommes ensuite dirigés vers la parcelle de Pinot Gris Rosenberg, pour voir nos pieds de vigne adoptés. Rosenberg est un lieu-dit assez grand où il y a beaucoup de parcelles. Cela veut dire « la colline aux roses », car traditionnellement on en plantait beaucoup en début de rang de vigne pour détecter les maladies. Nous avons pris le temps de prendre des photos et de les observer, et en effet avec les chaleurs des derniers jours la croissance a été fulgurante.
Au niveau de la floraison cette année la vigne a 3 à 4 semaines de retard par rapport aux trois dernières années. Mais le reste de la plante lui pousse vite : la parcelle a été palissée et relevée une première fois, puis épamprée. Elle devra l’être à nouveau bientôt.
En ce moment on palisse car la vigne croît beaucoup : c’est mieux pour le passage du tracteur, pour une meilleure photosynthèse, et pour éviter les maladies dues à l’humidité. Au domaine on palisse tout à la main : quand on était dans la parcelle on a vu un voisin le faire à la machine, mais Stéphane ne le fait pas car cela génère plus de casse des jeunes pousses.
Ensuite on épampre pour éviter d’avoir des jeunes pousses qui pompent l’énergie de la vigne inutilement si elles ne sont pas fructifères : c’est le cas sur les baguettes palissées, mais aussi sur les troncs. Aujourd’hui dans une parcelle voisine du Pinot Gris il restait justement les rangs à épamprer sur les troncs. C’était donc notre mission de la journée d’épamprer ces rangs. Stéphane nous a expliqué qu’on ôte les pousses depuis le sol jusqu’à environ 20 cm au-dessus du sol. Les pousses au-dessus de 20 cm sont laissées car elles pourraient éventuellement servir à refaire des baguettes neuves pour les années suivantes en cas de casse sur une baguette ou d’une baguette trop vieille qui devient improductive. Ces pousses qui restent doivent simplement être coincées entre les fils de palissage afin de ne pas rester en travers du rang et risquer d’être cassées.
Pour épamprer on glisse le doigt jusque dans le creux entre la branche et le tronc et on pousse vers le bas, cela fait se détacher la branche. Nous voilà partis pour épamprer chacun un rang de vigne. Ce n’est pas une tâche compliquée mais quand on reste penché en avant sous la chaleur écrasante du soleil on comprend vite pourquoi Stéphane préfère le faire à 5h du matin, et combien de temps cela peut prendre pour faire tout un vignoble à seulement 2 ou 3 personnes ! D’autant plus qu’en cette période la vigne pousse jusqu’à 2 cm par jour donc dans un mois une nouvelle branche aura poussé et il faudra recommencer.
Nous travaillons avec application, puis la chaleur ayant raison de notre bonne volonté nous retournons au domaine pour une dégustation bien méritée de quelques crus du domaine ! Céline nous fait goûter d’abord, un Crément Brut Nature, élaboré selon la méthode champenoise, mais sans liqueur de dosage, ce qui le rend plus sec que d’autres Crément.
Nous dégustons ensuite un Riesling Ortel, un Muscat, et un Pinot Gris Rosenberg pour apprécier la diversité des cépages alsaciens. Nous terminons avec un Pinot Noir Granit, un des quelques vins rouges élaborés par le domaine. Nous continuons ensuite notre dégustation tout au long du repas, composé d’un baeckeofe traditionnel alsacien, suivi de fromages régionaux et d’une tarte aux myrtilles.
Après cette pause bienvenue, nous allons prendre le frais dans la cave du domaine. Le chai a été refait pour travailler par gravité depuis la réception des raisins jusqu’à leur encuvage, donc tout le chai à part le lieu de réception des raisins est enterré à 5m sous le sol de la maison. On commence par voir où le raisin est pressé, encuvé, puis la salle où le vin fermente avec ses foudres centenaires, et enfin la cave à barriques où les vins rouges et certains vins blancs élevés sur lies poursuivent leur élevage.
Après un passage par l’œnothèque où sont conservés d’anciens millésimes de garde, nous retournons à la surface car il est déjà temps de se séparer. Nous avons appris une multitude choses sur la culture de la vigne, la philosophie du domaine sur les vins bios, et fait de belles rencontres. Merci Céline et Stéphane pour cette belle journée partagée, rendez-vous au Journées Vendanges !
Commentaires
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Merci pour ces photos, souvenir d'une belle journée passée au domaine Stentz Buecher. Nous avons été accueillis par Stéphane et Céline qui ont su nous transmettre la passion de leur métier et apprécier la visite de leur domaine. Le repas fut excellent et couronnait cette très agréable journée.
Nous garderons de ces moments un très bon souvenir, encore merci à eux. -
Ont a passé une journée très agréable , l'organisation était très bien, l'ambiance très chaleureuse et des rencontres sympathiques autour d'une bonne table et de bon vin
Envoyé le Vendredi 09 Juillet 2021 par Christian et Monique