La qualité du vin est déterminée en grande partie par la qualité des raisins récoltés lors de la vendange. Et pour être sûr d’avoir les meilleurs raisins possibles, le vigneron travaille beaucoup dans le vignoble, surtout à cette période de l’année, où la vigne pousse à toute vitesse. Nous avons passé un
Journée Découverte fascinante au Domaine Chapelle en Bourgogne pour aller dans le détail.
Dans le jardin des domaines, entourés par les vignes, Jean-François, propriétaire du Domaine Chapelle, nous a présenté son univers. La température montait déjà avec la canicule de cette fin juin sur toute la France, donc nous nous sommes dirigés rapidement vers la vigne juste sous le domaine, afin de rendre visite à nos pieds de vignes adoptés avant les grosses chaleurs. Nous les avons encouragés à bien se porter, alors que déjà les grappes de raisin commencent à grossir.
Jean-François et Yannick, le directeur technique, nous ont expliqué le travail déjà réalisé en vigne pendant l’hiver et le printemps pour tailler et ébourgeonner la vigne. Ce sont deux tâches primordiales pour contrôler la qualité et la quantité de raisin produites. Réduire le nombre de grappes et de rameaux permet à la vigne de se concentrer sur les branches porteuses de fruits.
La saison des fleurs, très courte, venait de se terminer, et nous avons pu voir les grappes qui commençaient à se former. C’est la nouaison. Pendant les prochaines semaines les grappes vont grossir progressivement. Et avec la croissance des rameaux également, les branches retombent au milieu des rangs, et ce n’est pas souhaitable, pour plusieurs raisons.
D’abord, cela rend le passage dans les rangs très difficile, que ce soit à pied ou encore plus en tracteur. Passer avec celui-ci endommagerait les branches, et rend donc le traitement de la vigne impossible. Et c'est particulièrement important en agriculture biologique, où les traitements pour l’oïdium et le mildiou sont lessivés dès qu’il pleut, et doivent être administrés à nouveau. Ensuite, si les branches touchent le sol c’est comme une autoroute pour les spores de champignons, qui se répandent facilement du sol jusqu’à la plante, et mettant en péril les raisins. Enfin, le poids des feuilles et des fruits peut faire ployer puis casser le rameau. Pour toutes ces raisons, et aussi pour assurer plus d’ensoleillement pour les vignes, il faut palisser les branches.
Une fois que Yannick et Jean-François nous ont montré comment faire, nous nous sommes répartis parmi les rangs et l’avons fait nous-même. D’abord nous avons relevé les fils de palissage de chaque côté des poteaux, puis fait glisser les rameaux dedans et enfin avons fixé les fils avec des attaches biodégradables. Nous avons ensuite vérifié que toutes les branches étaient glissées entre les fils et supportées du mieux possible. Un travail gratifiant car on pouvait voir son avancée rien qu’en se retournant dans les rangs déjà relevés et en observant la vigne bien mieux rangées qu’avant notre passage !
Nous sommes ensuite retournés à l’ombre du jardin où nous avons parlé des autres taches restant à faire en vigne d’ici jusqu’à la récolte. Puis la conversation s’est poursuivie sur divers sujets comme l’histoire du domaine, et l’arrivée du système d’AOP en Bourgogne, qui a été fortement poussé et soutenu par les ancêtres de Jean-François.
Tout ce travail et ces discussions nous avaient donné soif, donc pour étancher cette soif, Jean-François nous a servi un vin blanc bio, un Santenay Saint Jean 2017 bien frais, accompagné de quelques gougères bourguignonnes.
Nous avons pris le repas au frais dans le réfectoire des vendangeurs. Nous y avons goûté trois des vins rouges du domaine, en commençant par un Bourgogne 2017, puis un Santenay Clos des Cornières 2015, et pour finir un Santenay La Comme Premier Cru 2013.
Après le repas Yannick nous a montré la salle de fermentation et la cave. Nous y avons découvert l’aspect œnologique de la profession, et avons vu avec émerveillement tous les fûts et toutes les bouteilles dans la cave sous le domaine. Nous y passerons plus de temps pour les
Journées Vendanges en septembre, quand nous viendrons déposer les raisins en cuve, puis quand nous reviendrons goûter le vin en cours d’élevage pour les
Journées Vinification début 2020.
Merci à Jean-François et Yannick pour cet aperçu fascinant de la vie d’un vigneron. Nous apprécierons les prochaines bouteilles dégustées encore un peu plus !
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