Après les vendanges, le vigneron et ses équipes en cave prennent encore toute une série de décisions cruciales pour la qualité de leur vin. Parmi elles le choix du contenant pour élever le vin une fois les fermentations terminées. En effet dans la plupart des cas une fois la deuxième fermentation réalisée on soutire le vin : on le sort de sa cuve de fermentation pour le mettre dans un autre contenant, où il poursuivra son élevage. Il existe beaucoup de types de contenants mais les plus populaires sont sans doute les cuves et les fûts.
Les cuves
Les cuves sont de contenance et de matériaux très diverses. Les plus grosses capacités atteignent une contenance d’un million deux cent litres (la plus grosse cuve du monde, en chêne, de la Maison Byrrh), mais elles ne sont qu’anecdotiques heureusement car leur dimension collerait mal avec la place dans la cuverie de la plupart des domaines viticoles !
Ces cuves peuvent être de formes et de matériaux différents. Concernant les matériaux, les plus classiques sont l’inox, le béton et le bois. On prête à chaque matériau des bénéfices différents : les cuves de bois et de béton sont plus poreuses et permettent une micro-oxygénation du vin favorable à son élevage. La cuve bois apporte également des arômes tertiaires au vin, en plus de ceux apportés par le fruit et le terroir. A l’inverse la cuve inox ne permet pas d’obtenir ces arômes mais par contre elle permet d’avoir des vins stables et de se concentrer sur les arômes primaires et secondaires déjà contenus dans le moût. Tout dépend de ce que le vigneron compte faire avec son vin !
Concernant les formes des cuves, on les imagine souvent toutes plus ou moins cylindriques, et c’est le cas dans la plupart des domaines, mais il existe des formes moins répandues : cube, ovoïde, pyramidale, parallélépipédiques, tronconique etc. Là aussi chaque forme a ses avantages : par exemple la cuve ovoïde permet un mouvement permanent des lies fines dans la cuve lors de l’élevage grâce aux mouvements de vortex créés, aucun bâtonnage ou brassage n’est nécessaire. Cela donne des vins plus gras et concentrés.
Les barriques, tonneaux ou fûts
Petite précision de vocabulaire d’abord concernant les barriques et tonneaux. On peut utiliser le mot général "fût" qui désigne un contenant en bois destiné à recevoir du vin ou de l'eau de vie. Le fût varie en contenance d'une région à l'autre et porte même des noms différents.
Par exemple à Bordeaux, on utilise la barrique bordelaise dont la contenance est de 225 litres (soit 300 bouteilles). Le "tonneau" du bordelais contient 900 litres (soit 4 barriques). Le tonneau bordelais est utilisé comme unité pour les cours des vins. En Bourgogne, on a le tonneau ou la pièce bourguignonne qui a une capacité de 228 litres (soit 304 bouteilles). Pour des grandes contenances on trouve des foudres, en bois également.

Il y a deux avantages principaux à utiliser des fûts en bois de chêne. Le premier est la micro-oxygénation dont nous avons parlé dans la section précédente sur les cuves. Le deuxième, c’est l’échange qui va se produire au niveau olfactif et gustatif avec le vin. La plupart des arômes tertiaires du vin se développent au contact prolongé avec le bois : odeurs et goûts de vanille, de cannelle, de noisette, de pain grillé, de cuir etc. Ces arômes dépendent du type et de l’origine du bois, ainsi que de la manière dont il a été chauffé pour fabriquer le fût. Choisir une provenance et une tonnellerie plutôt qu’une autre n’est donc pas une décision neutre pour le vigneron.
Choix du contenant
Chaque contenant a ses qualités, c’est donc au vigneron de faire ses choix pour obtenir le vin qu’il souhaite. Dans nos domaines partenaires on fait souvent des essais d’un millésime à l’autre sur différents types de contenants. Par exemple au Domaine la Cabotte on a commencé des vinifications en amphores depuis quelques années : on recherche une porosité similaire au tonneau sans la diffusion des tanins et des arômes du bois.
Quel que soit le contenant sélectionné au final, la porosité diminue quand le volume augmente (à cause du rapport entre surface totale et volume). Plus le contenant est grand, plus le vieillissement est lent. Enfin, la maîtrise des températures va être importante, en vinification pour conduire les fermentations, et en élevage pour réguler les capacités de l'oxygène à se dissoudre dans le liquide. Encore beaucoup de choix cruciaux pour le vigneron !
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