La première des tâches qui concerne la vigne est l'ébourgeonnage, qui consiste à supprimer tous les bourgeons ou début de rameaux indésirables. L'ébourgeonnage est en général réalisé quelques semaines après le débourrement. En effet lors de la taille on fait le choix de laisser un certain nombre d'yeux sur la baguette, qui correspondront au nombre de bourgeons et donc de rameaux présents sur le pied (voir notre article sur la taille). Cependant il arrive qu'il y ait plus de bourgeons qui poussent que prévu lors de la taille, ce qui augmente la charge du pied de vigne, et peut être néfaste pour la qualité de la récolte. Des études ont montré que l'ébourgeonnage permet une augmentation du degré potentiel d'alcool, donc une maturité plus certaine lors de la récolte. Cet ébourgeonnage ne peut se faire que manuellement, il n'existe pas de machine capable d'enlever les bourgeons à ce stade sans blesser la plante.
Quand on supprime des bourgeons ou rameaux issus de la base du cep ou des rejets issus du sol, on parle d'épamprage. Ce dernier peut se faire manuellement ou mécaniquement avec un tracteur entre les rangs ou un enjambeur équipé d'axes rotatifs qui brossent les ceps et arrachent les rameaux indésirables. L'épamprage peut aussi être réalisé chimiquement avec des produits de contact (c'est à dire pulvérisés directement sur la plante, pas dans le sol), ou thermiquement en brûlant les rameaux indésirables; le plus souvent l'épamprage thermique est couplé avec un désherbage du sol. Ce désherbage, s'il est réalisé, permet de limiter la concurrence entre la vigne et l'herbe pour les nutriments venant du sol. On peut choisir de labourer le sol au lieu de le désherber.

Une fois l'ébourgeonnage et l'épamprage réalisés les rameaux restants continuent leur croissance, et de mai à juillet vient le moment de les relever et les palisser, c'est à dire les fixer sur les fils et piquets qui guident les rangs de vigne (si la vigne est palissée), souvent en plusieurs passages au fur et à mesure que les rameaux croissent. On relève vers le haut les rameaux qui ont tendance à plier sous le poids des feuilles et des fruits, puis on les placent entre deux fils de fer ; pour ne pas qu'ils retombent on serre ces deux fils à l'aide d'agrafes. L'intérêt est d'aider à la croissance de la vigne puis la maturation des raisins en permettant au soleil de mieux atteindre les feuilles. Cela permet aussi de faciliter le passage des engins entre les rangs de vigne et d'améliorer l'efficacité des traitements phytosanitaires de contact contres les maladies. Cela peut être fait manuellement ou mécaniquement. Les machines permettant de palisser sont pourvues de deux vis sans fin qui attrapent les rameaux et feuilles qui sont relevés sous l'action de la vis et pris dans les fils à l'aide d'une bobine placée juste derrière les vis qui se déroule au fur et à mesure que le tracteur avance.
En parallèle de ces travaux sur les plantes, le vigneron peut aussi travailler le sol avec des labours dès le mois d'avril pour faire entre la chaleur dans le sol, puis plus tard pour limiter la croissance de l'herbe et sa concurrence avec la vigne.
Une fois la vigne ébourgeonnée et bien guidée sur les fils de palissage, il faudra ensuite maîtriser la végétation et répartir au mieux la circulation de sève entre feuilles, rameaux et grappes. Ce sera le rôle des travaux de rognage, d'écoeurage et d'effeuillage après la floraison, que nous expliquerons bientôt.
Plus d'articles sur les travaux de la vigne :
Commentaires
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Article intéressant, je mettrais un lien vers votre blog.
Cdlt
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Envoyé le Vendredi 23 Juin 2017 par L'anqueven